Particularités
Par ses faibles dimensions de hauteur, les centrales solaires au sol sont en général peu visibles aux alentours des sites. Exceptés les sites montagneux ou sur des zones très dégagées, la végétation du bocage, les habitats et le relief ont vite fait de masquer les panneaux qui ne dépassent généralement pas 2 à 3 mètres.
En revanche les sites peuvent couvrir des zones très étendues offrant par endroit la visibilité d’une portion de la centrale. Il est donc plus difficile de caractériser une visibilité type, car elle moins identifiable.
La première conséquence est que les points de vue choisis sont beaucoup plus proches du projet que dans la cas de l’éolien.
Difficultés
La première difficulté est la maitrise des outils nécessaires à la réalisation des maquettes 3D du projet. Contrairement à l’éolien, il n’existe aujourd’hui aucune application dédiée à la production de rendus photo-réaliste de centrales solaires.
il convient donc de choisir un outil de modélisation et de rendu 3D. Les logiciels 3D sont souvent couteux et difficiles à maitriser. Pour chaque projet il faut modéliser la géométrie des panneaux, créer les matériaux et les textures adéquates, placer l’éclairage et régler les paramètres de rendus.
Une autre difficulté est la connaissance de la géométrie du terrain. Suivant l’avancement du projet, nous ne disposons pas nécessairement des relevés altimétriques du géomètre. Dans ce cas, au mieux la topographie MNT IGN au pas de 25 mètres peut être utilisé (si les coûts d’acquisition sont envisageables). Cependant un grid de 25 mètres ne constitue pas un terrain très précis. Les bosses et les creux vont disparaitre dans un lissage généreux.
Ceci pose un problème : sur quelle surface poser les panneaux ? ; si l’altitude du terrain numérique dévie de 3 mètres par rapport au terrain réel, alors les panneaux de cette zone voleront dans les airs ou bien seront ensevelis sous terre. L’erreur d’altimétrie impacte de façon très importante la modélisation. Ceci est particulièrement délicat sur les grands projets où il devient difficile et fastidieux de faire des réglages approximatifs table par table...
Une autre difficulté est l’intégration paysagère de la centrale, car les photographie prises ne font pas état des aménagement paysagers, des terrassements et de toutes les modifications qui seront apporté au site. Ce travail de retouche, très limité pour l’éolien, est ici un travail a préparer dès la prise de vues. En effet il faudra rendre visibles des secteurs qui sont masqués au moment des prises de vues. Il convient donc, autant que possible, de réaliser des clichés des zones masquées devant être découvertes (pour peu qu’elles soient accessibles).
Comme pour l’éolien, le repérage est d’une grande importance. Cependant, pour le solaire, nous sommes confronté à une situation où l’espace visible est plus réduit et donc les repères plus proches (donc moins précis), souvent peu identifiables (antennes, clochers, château d’eau...) et pas toujours possibles a repérer sur une photographie aérienne ancienne (taille des arbres, construction bâtiments...).
Aux panneaux s’ajoutent un certain nombre d’équipements qui constituent le projet : un poste de livraison, des postes onduleurs, des clôtures, des portails... Ces équipements doivent être modélisés et texturés.
Les clôtures peuvent poser des problèmes de réalisme lorsqu’elles sont posés sur un terrain numérique qui ne correspond pas réellement au terrain réel. Dans ces cas elle apparait trop haute ou trop basse.
Réalisation
- modélisation du terrain sur une surface couvrant tous les points de vue (on apporte une précision maximale sur la zone du projet)
- modélisation d’une table
- texture de la table
- duplication de la table aux points d’insertion du plan masse
- plaquage des occurrences sur le terrain numérique
- modélisation des postes + texturage
- modélisation des clotures et portail + texturage
- éclairage
- placement des caméras
- rendus
L’intégration des rendus
Les rendus obtenus doivent être intégrés aux photographies réalisées (ou aux assemblages panoramiques). On mesure ici toute l’importance de s’être rendu sur place et d’avoir réalisé les photographies soi-même. La bonne connaissance du terrain et du site permet de limiter les éventuelles erreurs d’appréciation en ce qui concerne l’intégration. Il est souvent difficile de discriminer la végétation qui se trouve devant de celle qui se trouve derrière. L’enchevêtrement des végétations peut rendre très difficile l’intégration du rendu.
Compte tenu de la proximité des points de vue, la précision du positionnement des caméras est très importante. quelques dizaines de centimètres peuvent changer la perspective du rendu.